UB2 UFR SDV                      


e-fisio
 science grecque, science arabe, science latine :
les origines de la biologie moderne
     [enseignement semestre 2]


auteur : Etienne Roux

licence 1re année

UE obligatoire :
histoire des sciences biologiques




objectif du cours
L’objectif de ce cours n’est pas de traiter – en deux heures – les sciences grecques, arabes et occidentales, mais de brosser un tableau rapide et succint des origines de la science « occidentale » telle qu’elle s’est développée en Europe occidentale à partir de la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, et dont la science actuelle est l’héritière directe.

schéma général du cours : bref tableau historique

Classiquement, on considère que la science moderne a comme origine la pratique scientifique née en Grèce, la continuité – plus ou moins chaotique – entre science grecque et science moderne se faisant par l’intermédiaire de l’empire romain, héritier de la culture grecque et assurant ainsi sa transmission dans la partie occidentale du monde méditerranéen ; après une longue période de « sommeil scientifique » commençant avec la chute de l’Empire romain d’Occident, ce corpus de connaissance transmis de manière « froide » – essentiellement dans quelques monastères – est sorti de son hibernation au moment de la Renaissance. En remettant en cause le corpus de connaissance  greco-romain – mais en renouant avec l’analyse critique qui avait permis de le constituer – les savants de la Renaissance ont fondé la science moderne. Ainsi, de nombreux ouvrages d’histoire des sciences présentent-ils l’aube de la science comme étant le monde hellénique, et passent directement des penseurs grecs à la Renaissance. Les quelques auteurs médiévaux cités sont surtout des auteurs de l’Europe occidentale, écrivant en latin, choix qui réduit l’histoire des sciences à une histoire « occidentale » des sciences. On peut se demander si ce cadre d’analyse est pertinent.

En effet, sans nier l’importance de la Renaissance et les révolutions conceptuelles qui en ont découlé, il faut dire que la transmission du savoir grec ne s’est pas effectué de cette façon, et que le monde « occidental » – l’empire romain dans sa partie occidentale – n’a joué qu’un faible rôle dans la transmission du savoir scientifique et philosophique grec au cours du Moyen Âge.  En effet, la transmission de ce savoir s’est faite surtout par le proche et le moyen Orient, fortement hellénisé après les conquêtes d’Alexandre le Grand. Le peu d’intérêt des Romains pour l’activité scientifique a fait que les principaux centres de formation intellectuelle – même après la conquête de la Grèce par les romains – sont restés dans la partie orientale de la Méditerranée. La chute de l’Empire romain d’Occident, la constitution de l’empire bizantin, la fermeture d’écoles et la migration de communautés de lettrés aux marges de l’empire bizantin et en Perse a entraîné un déplacement vers l’Orient de ce savoir grec. Avec l’avènement de l’Islam et le développement de l’empire arabo-musulman, ce corpus de connaissances d’origine grec, enrichi de quelques apports persans et indiens, va être incorporé au monde islamique, à l’initiative principale du califat de Bagdad, et va diffuser dans l’ensemble du monde arabo-musulman – Bagdad, Damas, Alexandrie, Le Caire, Kairouan, Fez, Cordoue, Tolède, Grenade. A la fin du Moyen Âge, ce savoir hellénique, ayant intégré quelques apports syriaques et indiens, enrichi de l’apport des penseurs du monde arabo-musulman, passera dans le monde chrétien occidental, principalement par l’Italie puis par l’Espagne.
 
Quelques précisions sur l’emploi des termes
 
Les termes de science « grecque », science « arabe » ne font pas référence à une origine géographique, religieuse ou « nationale » mais au contexte culturel – et linguistique – dans lequel cette science s’est développée. Si les premiers penseurs « grecs » étaient effectivement nés en Grèce et de langue grecque, le monde culturellement et linguistiqument hellénisé s’étend largement au-delà de la Grèce géographiquement définie. De même, les termes de science « arabe » ne font référence ni à une science limitée ni même née en Arabie, ni portée par des Arabes ou par les Musulmans – il y a parmi les grands noms de cette science arabe des Persans (qui ne sont pas des Arabes), des Chrétiens (Arabes ou non) et des Juifs. Mais cette science s’est développée dans le monde politique et culturel arabo-musulman, dont la langue de communication scientifique était massivement, sinon exclusivement, l’arabe.


résumé du cours
Le cours  présente l'évolution et la transmission du savoir en "science de la vie" depuis l'époque grecque antique jusqu'à sa transmission, principalement par l'Italie et par l'Espagne, dans l'Europe occidentale latine. Il s'articule de la façon suivante :

I. science grecque et héllenistique

naissance d'une philosophie naturellle : tentative d'explication rationelle du monde
l'émergence d'une "science du vivant" : médecine et histoire naturelle
les grands noms : Hippocrate, Aristote, Galien de Pergame
les centres de formation :
Cnide et Cos : les écoles de médecine ;
Athènes : le Lyceum et l'école aristotélicienne ;
Alexandrie : le Musée et la Bibliothèque.

II. le glissement vers l'orient
Les Romains et la science
L'empire bizantin
La Perse et Jundishapur

III. La science arabe
Bagdad
l'expansion vers l'ouest
les grands noms : Rhazi et Avicenne (+ Hunain, Maimonide et Ibn-al-Nafis)

IV. La transmission à l'Occident
L'Italie
L'Espagne

conclusion : impact sur le développement des sciences à la fin du moyen-âge et au début de la Renaissance.

Évaluation des connaissances et compétences

 connaissances et compétences à maîtriser
connaître les grandes étapes de l'élaboration et de la transmission du savoir en "science de la vie" - médecine et histoire naturelle - depuis la Grèce antique jusqu'à l'Europe occidentale au XIe et XIIIe siècle, dont :
  • les repères chronologiques
  • les repères géographiques
  • les principaux personnages
  • les centres de formation et de transmission du savoir

évaluation des connaissances

examen final basé sur une question rédactionnelle, avec éventuellement une réponse de type QCM.



    Etienne Roux            UFR SV                UB2         e-mail :  etienne.roux@u-bordeaux2.fr